Jean Peyrelevade, ancien fonctionnaire, économiste et banquier a enseigné l’économie à l’école polytechnique. Dans son ouvrage : « Sarkozy : l’erreur historique » paru en 2008, il expliquait que le président de la république échouerait sur la réforme la plus essentielle, le rétablissement de la compétitivité de notre appareil industriel.
Plus récemment dans « France état critique » paru en septembre 2011 il s’inquiète du déclin économique de la France, de ses indicateurs négatifs et du déni dans lequel sont installés les dirigeants politiques.
Comme il l’a souligné en introduction écrire cet ouvrage lui est paru nécessaire à l’ouverture de la campagne présidentielle.
Les économies des pays de la zone euro divergent. D’un côté les pays de l’Europe du Nord, de l’autre les pays de l’Europe du Sud dont la France fait partie : balances commerciales excédentaires pour l’Europe du Nord, déficitaires pour l’Europe du Sud.
La France vit au dessus de ses moyens, ses importations sont supérieures à ses exportations. Perdre des parts de marchés cela veut dire un taux de croissance moindre, une augmentation du chômage et du déficit public.
Il y a en France un consensus général pour relancer l’économie par la demande (Théorie de Keynes), mais la relance de l’économie par la demande se fait en empruntant.
La dette publique s’élève à 1770 milliards dont 1400 milliards pour l’Etat. De source documentaire du ministère des finances, en face de ces 1400 milliards il n’y a que 700 milliards d’actifs. Une entreprise qui présenterait une telle situation financière serait immédiatement en faillite.
A quel moment cela peut-il s’arrêter ? Lorsque les prêteurs n’ont plus confiance. Les taux d’intérêt augmentent alors brutalement. Contrairement à des pays comme l’Italie, l’Irlande, l’Espagne, on ne voit pas de signe d’amélioration de la situation française.
Les produits qui s’échangent sont à 80% des produits industriels. Les services ne s’échangent pas. Ils se consomment sur place à l’exception du tourisme.
La France a laissé détruire son appareil industriel. Or « pour vendre des produits, il faut en avoir ». La France compte 4 secteurs industriels performants : le luxe : l’agroalimentaire, l’aérospatiale, la pharmacie.
La France est présente sur la haute technologie mais absente des productions à technologie moyenne. Il faut réinvestir ce type de production, être capable à nouveau de fabriquer des objets de la vie quotidienne.
La restauration d’un appareil productif repose sur la recherche et l’innovation et le travail qualifié.
Les prélèvements obligatoires pèsent essentiellement sur l’appareil productif. Il faut réfléchir à transférer un, deux ou trois points de prélèvements vers les ménages, analyser les types d’allègements fiscaux particulièrement favorables à l’industrie.
Agir rapidement s’impose même si cela demande des efforts car comme le dit Jean Peyrelevade à la fin de son ouvrage « Si nous continuons à entretenir nos illusions collectives, nous glisserons irrémédiablement vers un statut de second rang ».