Dans le cadre du cercle de réflexion « Initiatives à Grenoble » qu’il préside, Michel Destot recevait Laurent Berger, secrétaire national de la CFDT sur le thème « Réformer le travail en France » où il a bien sûr été question du dialogue social.
Le dialogue social est important car il répond à une certaine conception de la démocratie et de l’entreprise. Il permet de progresser, de trouver des compromis, mais suppose un minimum de confiance entre les acteurs.
Nous vivons de profondes mutations : la mondialisation et la France qui n’arrive pas à y penser sa place, la révolution numérique, la nécessaire transition écologique mais sans lignes stratégiques fortes. Les réponses à apporter ne sont pas à la hauteur par incapacité collective à penser demain. Il faut interroger ce que sera l’économie, l’industrie et les services demain et avec quelles protections pour les salariés. Dans le projet de réforme du marché du travail les représentants des salariés pourront créer de la norme en négociant. C’est une prise de risque qu’il faut assumer sous peine de voir les syndicats devenir des « commentateurs du malheur des salariés ». Le code du travail doit rester le socle et être respecté. Pour autant le code du travail ne garantit pas l’égalité entre les salariés. Ce qui est protecteur c’est la capacité des salariés à se prendre en main.
Laurent Berger a répondu ensuite aux questions du public.
En tant que responsable associative je suis intervenue sur la prise en compte de l’égalité entre les femmes et les hommes et la conciliation de la vie privée et professionnelle dans le projet de loi sur la réforme du marché du travail, en référence à l’avis du 11 mars 2016 du haut conseil à l’égalité qui fait état « d’un déséquilibre en faveur des salariés et singulièrement des femmes » susceptibles d’être victimes de discriminations indirectes (En prenant pour exemple le temps partiel, et l’élargissement des accords « compétitivité » qui rendront parfois très difficile l’organisation des familles monoparentales qui sont en grande majorité composées de femmes seules)
Pas de langue de bois dans la réponse de Laurent Berger. Tous les textes en matière d’égalité entre les femmes et les hommes sont là. Mais il faut maintenant passer « de la tchatche aux actes ».
La négociation n’est pas une menace. Ce n’est pas à cause de la négociation que les femmes se font avoir mais pour de toutes autres raisons.