J’ai assisté à la présentation à distance du pacte lancé par le Laboratoire de l’Egalité pour lutter contre la précarité des femmes, précarité engendrée par le travail à temps partiel, les difficultés rencontrées pour accéder à l’emploi et s’y insérer durablement et la monoparentalité.
80% des salariés à temps partiel sont des femmes pour des raisons qui tiennent à la répartition très inégale des tâches domestiques et des responsabilités familiales, au salaire des femmes encore considéré comme un salaire d’appoint. Les femmes sont en outre orientées vers des métiers peu valorisés. Le travail à temps partiel est subi et non choisi pour la moitié des femmes.
Il faut donc sécuriser le travail à temps partiel, allonger et mieux organiser le travail à temps partiel car ce sont souvent des contrats avec de courte durée du travail et une répartition des horaires très difficile à gérer. Il faut mobiliser les entreprises sources d’emploi, améliorer l’orientation et la formation de ces femmes souvent peu qualifiées, peu diplômées et qui travaillent sur des emplois dits féminins mal rémunérés.
Sur l’accès à l’emploi force est de constater que la crise économique et son impact sur le chômage pénalise les femmes éloignées de l’emploi. 53% des personnes sans emploi depuis un an et plus sont des femmes.
Ii faut les accompagner dans leur vie professionnelle, former les éducateurs dans les établissements scolaires ainsi que que les personnes qui travaillent avec elles. Il faut leur permettre de retrouver la confiance en soi que l’on perd en restant éloigné longtemps du marché du travail et valoriser le partage parental des tâches domestiques. Il faut revaloriser les retraites des femmes qui sont inférieures de 42% à celles des hommes et faciliter l’accès aux soins car les femmes sont atteintes de pathologies qui sont des freins à l’emploi comme l’obésité ou les troubles musculo-squelettiques.
S’agissant enfin de la monoparentalité qui représente ¼ des familles, celles-ci sont à 85% gérées par des femmes, 40% des femmes monoparentales, 60% de celles qui ont un enfant de moins de 3 ans ne travaillent pas. 1/3 des femmes mères de famille monoparentales n’ont pas de diplôme et 1/3 travaille à temps partiel.
Il faut donc organiser le temps de travail et la garde des enfants, assurer l’accès aux prestations sociales (lutter contre le non recours aux droits) que les femmes ne sollicitent pas craignant de perdre la garde de leurs enfants, mobiliser les entreprises et l’accès au logement.
Cela suppose de mobiliser les décideurs politiques, économiques et sociaux mais aussi un large public.
Autant de pistes d’actions auxquelles j’ai réfléchi et que je défends avec d’autres depuis longtemps dans mes engagements associatifs en faveur de l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, de l’autonomie des femmes par un travail qui doit permettre de s’assumer financièrement ainsi que leur famille, mais également en tant que femme confrontée aux stéréotypes et aux inégalités professionnelles. « Lutter toujours » pour reprendre le titre du livre d’Yvette Roudy.