Pour la deuxième fois le site Belambra de Guidel accueillait pour le dernier week-end de septembre les Universités du Modem.
Des Université particulièrement attendues après la médiatisation dans la presse des discussions engagées entre François Bayrou et Jean-Louis Borloo afin de rassembler les familles centristes jusque là divisées : un exercice difficile pour un certain nombre d’entre nous plutôt réservés et prudents sur cette alliance.
Ouverture des débats vendredi soir avec un Conseil national élargi à l’ensemble des adhérents du Modem pour leur permettre de comprendre et de s’exprimer sur ce positionnement.
L’horizon est bien sûr celui des élections européennes. L’Europe, et ce n’est pas la peine de le rappeler est dans les gènes des centristes. Une Europe que les centristes veulent rendre aux Peuples en souhaitant faire des émules chez nos autres partenaires européens.
François Bayrou revient aussi sur les manquements de François Hollande à ses engagements notamment sur la moralisation de la vie publique, le déficit ou la réforme des retraites mais également sur la perte de son mandat de député.
Les interventions n’ont pas manqué, avec une préoccupation récurrente : celui de conserver notre identité.
J’ai pu prendre la parole pour rappeler que je ne dis jamais que je suis centriste car c’est un terme qui peut être détourné, mais que je milite au Modem parce que c’est un parti original, indépendant avec une liberté de penser et de s’exprimer et que je n’avais pas du tout apprécié certains propos tenus dans la presse et auxquels il était bien sûr impossible de répondre.
D’autres élus et adhérents ont fait part aussi de leur crainte de perdre notre autonomie et plus généralement tout le travail qui avait été fait pour être reconnu comme indépendant et donc non inféodé à tel ou tel parti.
Comme l’a souligné avec une pointe d’humour Jean-Luc Bennahmias favorable à ce projet, il ne s’agit pas d’une « reconstitution de ligue dissoute ».
Nous restons sur notre positionnement de « 3ème voie avec des sensibilités différentes » et ses sensibilités, on l’a bien vu, continuent de s’exprimer.
Marielle de Sarnez, pour la clôture de ces universités, a réaffirmé la volonté de garder notre identité, notre style. Le Centre existe maintenant et peut donc s’élargir. S’élargir à ceux qui sont déçus du pouvoir, d’une écologie qui désespère, d’une opposition qui se déchire. La France a besoin de réformes courageuses, elle a besoin d’un autre modèle de gouvernance. Il faut favoriser la créativité, l’innovation et faire confiance à la Société. Il faut réconcilier les français avec l’Europe « La perspective européenne est une condition pour que la France ait un avenir », « Mais il faudra la changer avec les Peuples et pas contre les Peuples ». Il faut repenser les politiques pour une nouvelle Europe. On ne fera pas baisser le front national en flattant ses électeurs mais en traitant toutes les questions et en y répondant avec nos valeurs.
François Bayrou a insisté sur l’esprit réformateur qui manquait, a fait valoir que pour un réformateur l’action de construction ne s’arrête jamais, qu’il faut entendre des sensibilités différentes. L’affrontement des français ne peut pas être le carburant de l’action politique.
L’unité ce n’est pas le compromis, ce n’est pas regarder une partie du pays comme l’adversaire de la Nation.
François Bayrou a conclu sur l’unité du Centre : Rapprochement, acceptation des différences. « Nous sommes venus pour fonder, inventer, construire ». Le Modem apporte la garantie que l’indépendance n’est pas un vain mot. Nous n’irons pas vers des alliances automatiques qui nous entraîneraient dans des compromis que nous ne voulons pas.