L’humeur du week-end d’une encartée indisciplinée
Le président de la République vient d’être élu et nous sommes entrés de plain-pied dans la campagne des élections législatives avec ses manifestations qui n’ont rien de révolutionnaire : réunions publiques, rencontres organisées par des groupes citoyens, inauguration de local, distribution de tracts. Mais après tout la politique c’est de l’humain donc du contact et de belles rencontres.
Pour autant en esprit libre, je ne peux que sourire aux propos liminaires de candidats qui s’empressent de souligner qu’ils ne sont encartés dans aucun parti politique, et lorsqu’ils sont encartés, de se revendiquer en même temps de la société civile. Afficher son adhésion à un parti politique doit être aussi dangereux que d’attraper la scarlatine. Or beaucoup d’entre eux sont entrés dans le métier ou la carrière parce qu’ils étaient membres de ces partis, moyen de faire des rencontres, de se constituer un réseau de relations, d’échanger des idées ou de bâtir un programme électoral. Certains ont roulé à l’automne et jusqu’au printemps pour un parti et l’ont abandonné au profit d’une étiquette plus tendance. D’autres figures politiques, de grandes communes notamment, affichent bien ne jamais avoir été encartés pour rester indépendant, mais leurs propos, leurs relations et surtout leurs alliances électorales ne laissent pas planer beaucoup de doute sur leur sensibilité. A l’inverse, des candidats revendiquent encore leur étiquette, cela devient rare et c’est tout à leur honneur. L’étiquette politique n’est plus à la mode. On le lit, on le voit et on l’entend tous les jours.
Et puis il y a la société civile, objet de convoitise et incarnation du renouveau attendu. Qu’est-ce que la société civile ? Des femmes et des hommes qui ont une activité professionnelle ? Des femmes et des hommes qui n’appartiennent à aucun parti politique ou qui ne sont pas connus comme faisant de la politique ? Des femmes et des hommes engagé.es dans le monde associatif ? Réponse affirmative. Mais si on est curieux il n’est pas rare qu’on y respire les effluves d’un courant politique. Encartés surtout pas, sympathisants voire très sympathisants sûrement, rarement exempts d’attaches partisanes. Quand on ne découvre pas qu’ils sont déjà élus. J’allais oublier les étiquettes politiques portées par des candidats qui n’ont jamais figuré dans un quelconque fichier d’adhérents mais dont on explique au militant qui bat le pavé « Ce qui compte c’est qu’ il pense comme nous ». certes, mais pour combien de temps ? Convictions, idées, cohérence, respect des électeurs sont des mots qui peuvent encore avoir un sens.