Colloque international – Regards de Femmes – Lyon le 16 octobre
Les obscurantismes qu’ils soient politiques ou religieux enferment les individus dans des croyances qui excluent celles des autres. L’obscurantisme impose des formes d’emprise pour empêcher la liberté de penser.
Les combats menés en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes et de la reconnaissance de droits pour les femmes ont abouti à des textes internationaux après des discussions difficiles entre les représentants des Etats. La traduction dans les législations nationales de ces textes internationaux est un enjeu majeur pour que ces avancées puissent s’appliquer.
Pour contrer les évolutions positives en faveur des femmes qui remettent en cause le patriarcat, les religions et les masculinistes ont été appelés en renfort pour remettre en cause le droit à l’avortement (En Pologne notamment), contrôler la maternité au profit exclusif des hommes avec la gestation pour autrui (GPA) autorisé dans de nombreux pays mais pas encore en France, contester en justice la loi qui pénalise le client de prostituée, remplacer le sexe par le genre et mettre ainsi à mal les droits des femmes.
Lutter pour le maintien du droit à l’avortement c’est combattre l’obscurantisme. En Pologne les pouvoirs religieux et politique se sont unis pour remettre en cause les droits des femmes. C’est ainsi que les polonaises viennent de perdre le droit à l’avortement et que leurs manifestations donnent lieu systématiquement à des molestations et des poursuites judiciaires. Mais cela ne les décourage pas comme en témoigne une activiste polonaise à la tribune.
Lutter contre la GPA c’est combattre l’obscurantisme. Le contrôle de la maternité s’exerce à travers les revendications de GPA. Comme le souligne une ex- députée à la tribune, Le mot GPA laisse place maintenant à la maternité de substitution sous l’influence des gouvernements et des médias, ce qui donne à penser que c’est moins grave. La GPA profite aux homosexuels et aux hommes dont les femmes sont stériles. C’est revenir au fait qu’une femme puisse être autre chose qu’une mère et remettre en avant le fait qu’une femme est faite pour avoir des enfants. Les femmes sont effacées en tant qu’individu, elles deviennent des « incubateurs pour les hommes »Le piège politique réside dans le fait que ce sont les femmes pauvres qui sont mères porteuses comme on le voit en Inde, en Ukraine qui ont développés des usines à bébés. Il faut être vigilant car le risque est de voir la GPA validée directement par la voie constitutionnelle sans passer par un débat législatif trop risqué. La GPA fait son chemin politiquement, à bas bruit. L’homophobie n’a rien à voir avec l’hostilité à la GPA, des associations de lesbiennes militent elles-aussi contre la GPA.
Lutter contre le rejet par la société des jeunes filles enceintes à l’adolescence c’est combattre l’obscurantisme. Des jeunes filles enceintes à l’adolescence sont rejetées par leur famille, par leur communauté religieuse et plus généralement par la société. C’est le cas au Togo. Des associations comme Tous unis pour le développement aident ces jeunes filles à se reconstruire, à retrouver confiance en elle, à se former pour avoir un métier.
Lutter contre le système prostitueur c’est lutter contre l’obscurantisme. La prostitution n’est pas une liberté mais une emprise comme le souligne l’amicale du nid. Peu importe le mot utilisé (escort, prostitution étudiante) c’est toujours de la prostitution. Le commun de ces situations de prostitutions c’est le patriarcat, la domination économique, le colonialisme, le racisme. La prostitution est rentable, elle ne nécessite pas d’investissement, juste un déplacement de personnes en fonction de la demande. La prostitution c’est l’acheteur qui par ailleurs peut être coupable de viol, d’inceste. Les prostituées subissent toutes les violences. La loi de 2016 malheureusement n’est pas appliquée partout. La pénalisation du client est peu appliquée et peu nombreux sont les parcours de sortie. Pour pénaliser les prostituées les policiers avait les moyens et maintenant pour pénaliser les clients ils ne les ont plus.
Lutter contre l’excision partout dans le monde c’est combattre l’obscurantisme. C’est lutter contre une pratique barbare qui marque physiquement et psychologiquement les femmes.
Lutter contre la pression exercée sur les femmes pour qu’elle porte le voile c’est lutter contre l’obscurantisme. Le voile n’est nullement une prescription religieuse. C’est une pratique sexiste, rétrograde comme le souligne Naëm Bestandji. Le voile est un outil politique qui marque la séparation des hommes et des femmes dans un lieux mixte, qui traduit le regard que les hommes portent sur le corps des femmes. Les hommes sont des prédateurs, ce sont les femmes qui doivent se protéger et non les hommes qui devraient modérer leurs ardeurs. Le voilement progresse avec l’influence de certains pays étrangers sur la planète. Le voile n’est pas une question de laïcité mai une atteinte au principe d’égalité des sexes.
Lutter contre les mouvements masculinistes et transactivistes c’est lutter contre l’obscurantisme. Ces mouvements s’inscrivent dans le mouvement woke, un mouvement qui conduit à remplacer sexe par genre. Le sexe est une donnée biologique, le genre une donnée sociologique qui conduit à la notion d’identité de genre. Les droits des femmes obtenus sur une donnée biologique sont menacés. Il faut être vigilant sur le projet de loi en cours qui laisse indifférents beaucoup de parlementaires à voir le nombre de votants de chaque groupe parlementaire comme je l’ai souligné dans mon intervention. A croire que les parlementaires ayant adopté ce texte ne l’ont pas lu jusqu’au bout.