Soirée à la mairie du 6ème arrondissement à Lyon avec une conférence-débat : « A-t-on le droit de vivre sans religion? ». Organisée par l’association « Regards de femmes » et le comité 1905.
Une question qui mérite d’être posée quand on assiste aujourd’hui à un déni public de responsabilité des religieux et une essentialisation de l’autre. Déni de responsabilité des religieux alors que les actes de barbarie commis à l’encontre d’hommes, de femmes et d’enfants, dans des pays comme la Syrie, le Mali, le Nigeria sans oublier l’Europe, le sont au nom de la religion. Essentialisation de l’autre parce que la religion catégorise les individus et les assigne ainsi à résidence.
L’irrationnel tend à primer sur la raison lorsque l’on ne parle plus de ce que l’on pense mais de ce que l’on croit. La religion n’est plus tenue à distance lorsque des élus de la République restent impassibles devant les propos tenus par des religieux à l’occasion de manifestations publiques fussent-elles religieuses.
Avoir une religion est un droit mais ce droit ne peut pas annihiler celui des autres. Nous pouvons croire mais aussi ne pas croire. Nous avons le droit de nous comporter comme nous le voulons dans l’espace public c’est-à-dire ne pas être obligé de se conformer à des prescriptions religieuses même pour être tranquille.
Les idéologies religieuses remplacent les idéologies politiques qui sont en crise. L’idée du progrès disparaît au profit de notion comme l’espoir ou l’espérance. La religion investit des thématiques comme l’écologie (avec le retour de l’ordre naturel que cela sous-tend et donc le contrôle du corps humain, les reculs en matière de droit des femmes..), la fin de vie, la vaccination, la famille, ou le climat.
Une chose est sûre, le retour du religieux n’augure rien de bon pour les femmes. On voile aujourd’hui des fillettes âgées de deux ans.
Simone Veil qui a beaucoup oeuvré pour les droits des femmes lorsqu’elle était présidente du parlement européen et alors qu’elle était interviewée par un journaliste après le vote de la loi sur l’IVG
avait eu ces mots dont on mesure aujourd’hui la portée : « Dans 15 ans nos droits auront régressé, les femmes seront les premières à être les boucs émissaires ».