Rencontres de la prospective du CESER mardi soir avec une conférence d’Hervé Le Bras : « Tripartisme contre démocratie » qui vient de sortir son ouvrage « Le nouvel ordre électoral ».
Quelques mots de la présidente  sur la prospective qui vise à anticiper l’avenir,  éclairer les élus régionaux et contribuer au débat démocratique régional. La confiance des citoyens dans le modèle républicain s’érode. Il faut la restaurer et cela ne peut se faire que par une articulation entre les élus, les citoyens et la société civile organisée.

Hervé Le bras, démographe et historien, s’intéresse à l’électorat et à son comportement et notamment à la géographie du vote Front National. Le vote Front National bouscule le jeu politique et impactera les élections présidentielles et législatives du 2017. Où vote-t-on Front National ? Où progresse-t-il ? Peut-on se satisfaire des arguments souvent développés par   les politiques et les médias pour expliquer ce vote, tel  l’argument de la distinction  centre/périphérie,  celui de la crise sociale ou  de la présence d’immigrés. Répondre par l’affirmative serait simpliste. Des présomptions de liens existent comme les inégalités sociales, la possession ou non de diplôme, le chômage, la monoparentalité. La carte des inégalités sociales est voisine de celle du vote Front National. La désindustrialisation souvent invoquée n’explique pas à elle seule ce vote si on prend l’exemple du bassin méditerranéen qui n’a jamais été industriel et où pourtant le Front National est très présent. De même  la présence d’immigrés n’est pas influente. Plus il y a d’immigrés dans une commune moins il y a un vote Front National. Le discours entretenu qui pouvait être vrai en 1984 ne correspond pas aujourd’hui à la réalité.
Le seul moyen pour Hervé Le Bras de saisir une opinion commune ce sont les cartes car les sondages sortent la personne de son milieu. Or le milieu est important.

Les questions  qui suivent portent sur l’abstention qu’il est extrêmement difficile d’ analyser. Les spéculations sur les reports de voix entre deux tours d’élections n’ont aucun intérêt. Le vote blanc lui-aussi serait tout aussi difficile à saisir.
La qualité du candidat est-elle opérante ? On vit une période dans laquelle la politique est nationale sauf dans les élections municipales. Les personnalités ne jouent donc pas beaucoup.  

Jean-Charles Simiand, ancien membre du CESER et de conviction centriste,  répond à Hervé le Bras qui a évoqué « la droite au Modem » pour l’élection régionale en soulignant que malgré un accord entre la droite et le centre, les centristes n’ont pas toujours suivi. Effectivement, les villes ont voté Jean-Jacques Queyranne et les territoires ruraux Laurent Wauquiez.