Manuel Valls a présenté au Président de la république la démission de son Gouvernement. Le premier ministre a été reconduit dans ses fonctions et un nouveau gouvernement se met maintenant au travail. En cause : Les propos tenus publiquement par Arnaud Montebourg qui a contesté les orientations économiques de François Hollande, obligeant celui-ci à se séparer de lui.
La loyauté est de mise lorsqu’on appartient à une même majorité. Bien sûr le débat doit exister, les propositions susceptibles d’être infléchies car les citoyens n’élisent pas des bénis oui-oui. Mais une fois la décision prise, elle s’impose collectivement. La solidarité gouvernementale derrière le chef de l’Etat est indispensable à la conduite du pays. Il en va aussi de l’image de la France à l’extérieur. La situation de la France est suffisamment préoccupante pour ne pas y ajouter de la cacophonie.
Les informations qui se sont succédé pendant l’été ne sont pas réjouissantes : Une croissance nulle, un chômage qui continue d’augmenter avec de surcroît les jeunes diplômés qui rentrent ces jours-ci sur le marché du travail.
Les décisions prises dans les prochains jours seront déterminantes, devront aller dans le bon sens, c’est-à-dire favoriser le redressement de nos entreprises industrielles, commerciales, artisanales, améliorer la situation de l’emploi. Il faudra du temps. Reste à savoir maintenant si ce Gouvernement saura trouver une majorité suffisante pour ne pas être contraint de dissoudre l’Assemblée Nationale et si l’opinion publique acceptera ce changement de cap : La gauche se fracture devant le changement de ton du premier ministre, devant une forme de « révolution culturelle » en marche avec la reconnaissance affichée du besoin de compétitivité des entreprises. Mais si on regarde de l’autre côté de l’échiquier politique nous assistons à une querelle de chefs d’un autre âge sur fond d’affaires financières.
On voit maintenant la limite de notre système politique bipolaire et son jeu d’alliances : Un système qui oblige à s’allier d’abord et à voir après. Nous devons faire évoluer nos institutions pour rendre possible des majorités d’idées, seul moyen d’avancer dans une société ouverte et de ne pas laisser le mécontentement de nos concitoyens servir de tremplin aux extrémismes de tout bord qui ne demandent que cela. Cette approche, nous l’avons au Modem. Il est grand temps de la concrétiser.