Le jeudi 2 février, à l’initiative de l’association « Regards de Femmes », (Association reconnue en tant qu’ONG avec statut spécial au Conseil Economique et Social de l’ONU depuis 2009), était organisé à Lyon un café-débat sur le thème : « L’émancipation des femmes : enjeux de santé, de démocratie, de développement ».
Le Professeur Saïda Douki Dedieu, Professeur émérite de psychiatrie à la faculté de médecine de Tunis, professeur associé à la faculté de médecine de Lyon nous a expliqué les relations entre les conditions de vie des femmes et leur santé mentale.
Les dépressions, les états anxiogènes s’expliquent en partie par les discriminations dont sont victimes les femmes, par la hiérarchie sexuelle persistante y compris dans les pays occidentaux : culte de la maternité, tâches domestiques non partagées, responsabilité des enfants qui pèse toujours sur les femmes.
Selon l’OMS en 1998 « La santé des femmes est inextricablement liée à leur statut dans la société ; elle bénéficie de l’égalité et pâtit de la discrimination ».
Dans son ouvrage intitulé : « Les femmes et la discrimination : dépression, religion, société » le Professeur Douki Durieu analyse les situations sociales pathogènes en s’intéressant particulièrement à la condition des femmes musulmanes : le tabou de la sexualité, le mariage forcé ou précoce, la polygamie, la répudiation, la tolérance de la violence domestique, l’alibi de la religion, mais aussi la complicité des femmes, et alerte aussi sur le risque de voir sous la pression d’extrémistes religieux s’évanouir la volonté émancipatrice des femmes.
Note personnelle : Ce livre, avec l’approche santé, est un exemple de plus de l’illustration de la domination masculine dans l’ensemble des sociétés. Pour y remédier, il faut agir pour que toutes les filles prennent conscience dès leur enfance et adolescence des inégalités induites par le genre dont l’objectif n’est pas leur bien être mais qui n’ont d’autres fondements que de garantir la supériorité masculine au détriment de leur liberté et de leur indépendance. La culture, la tradition, la religion ne sauraient justifier les discriminations dont les femmes sont victimes.